[b] Déjà l'liver
[i]Lorsque l'hiver étend son manteau blanc,
Les vitres se parent de rosaces granitées.
Les merles grégaires squattent les pelouses,
Et les braises rougeoient dans la cheminée.
Tout là-haut, c'est le chatoiement des aurores boréales.
Le froid de l'hiver colore les visages et glace les os,
Les portes se calfeutrent et les coeurs s'entrouvent.
Les girouettes s'affolent, les volets claquent au vent,
Des volutes de fumée blanche coiffent les cheminées.
Le ciel sans horizon se noie dans le canal.
Arrive l'hiver, les corps se raprochent sous les édredons.
Les arbres dressent leurs silhouettes décharnées,
Les fils électriques ploient sous leurs gangue de givre,
Tandis que scintillent les guirlandes enluminées,
Lorsque des enfants rieurs érigent un bonhomme de neige.
C'est l'hiver, le temps des brumes et des frimas.
Les sommets sont frangés de cascades momifiées,
Et le père Noël promène sa houppelande carmin.
Le soleil absent du ciel se réfugie dans nos coeurs,
C'est la grande parenthèse de l'hiver.